Le Pavé propose une approche innovante du recyclage de déchets à courte durée de vie, encore mal valorisés. Avec quelques ustensiles de cuisine et beaucoup de recherches, l’entreprise sort un premier échantillon qui marquera le premier pas vers 700 tonnes recyclées, à travers plus de 15 000 projets, par la suite.

L’équipe Le Pavé pose fièrement avec le fruit de leur labeur. © Le Pavé

Des étudiants visionnaires à l’origine d’une initiative innovante

À l’école d’architecture de Versailles, Marius Hamelot, fondateur du projet Le Pavé, et quatre de ses camarades ont entrepris un voyage intellectuel à travers les défis architecturaux du monde, notamment en envisageant la création d’une école au cœur du désert kényan. C’est là qu’est née l’idée novatrice de transformer les déchets plastiques en matériaux de construction. Jim Pasquet, un des associés au projet, explique : « Nous avons repéré une déchetterie à proximité du lieu du chantier. Nous avons réfléchi à l’idée de réutiliser ces déchets pour la fabrication d’un matériau ».

Les matériaux de la gamme Le Pavé offrent une alternative écologique et économique aux matériaux de construction traditionnels. Jim Pasquet souligne : « Les matériaux Le Pavé sont sains, locaux, recyclés et soutenables. Ils s’adaptent très bien pour les pièces humides et l’ameublement ». Cette approche répond à une double exigence : respect de l’environnement et efficacité économique.

Comme le souligne Jim Pasquet, la perfection absolue n’est pas l’objectif dans le domaine de la construction. Au contraire, il met en lumière l’importance de trouver des matériaux adaptés à chaque usage spécifique. Cette affirmation résonne particulièrement dans le contexte du projet Le Pavé, où la transformation de déchets plastiques en matériaux de construction nécessite une compréhension approfondie des caractéristiques des déchets et des exigences du secteur du bâtiment. Marius Hamelot et son équipe ont ainsi embrassé cette philosophie en menant un travail constant de recherche dans leurs laboratoires, explorant les possibilités et les limites de ces nouveaux matériaux. Leur collaboration étroite avec des professionnels du bâtiment leur a permis de trouver des voies de valorisation innovantes, offrant ainsi des solutions durables et fonctionnelles pour les projets architecturaux d’aujourd’hui et de demain.

Un accueil enthousiaste et des projets ambitieux

Meuble et revêtements issus de Le Pavé. © Le Pavé

Esthétiquement, Le Pavé offre une palette de textures évoquant des matériaux nobles tels que le marbre ou le terrazzo. Quant à ses applications, elles sont multiples et variées, allant du revêtement de sol aux aménagements intérieurs et extérieurs. Les réalisations sont nombreuses et prestigieuses, comme en témoignent les revêtements de sol des Galeries Lafayette, les revêtements de murs du Palais de l’Elysée ou encore les 11 000 sièges de gradins de la future piscine olympique.

La réaction du public et des professionnels est unanime : l’accueil est chaleureux et l’engagement fort. « Le monde du bâtiment a besoin de réduire de 30% ses émissions de CO2 d’ici 2030. Cet effort est nécessaire mais très ambitieux. Les matériaux Le Pavé permettent d’apporter des solutions concrètes et désirables. Nous avons eu donc beaucoup de personnes depuis le départ à s’engager avec nous sur des projets toujours plus ambitieux. De notre côté, nous travaillons chaque jour à rendre les matériaux plus accessibles dans sa mise en œuvre et sa distribution pour permettre de voir plus de projets. », déclare Jim Pasquet.

Vers de nouveaux horizons : développement et innovation

Les perspectives d’avenir pour Le Pavé sont prometteuses, avec pour ambition l’ouverture de nouveaux sites de production et le développement de nouveaux matériaux à partir de différentes sources de déchets. Cette démarche illustre l’engagement constant de l’équipe à repousser les limites de l’innovation écologique. En somme, Le Pavé incarne l’espoir d’une construction durable, où l’éco-responsabilité se marie harmonieusement avec l’esthétique et la fonctionnalité.

Leur site: https://www.sasminimum.com/

Frédéric Boisdron



Née en 1978 sous l’impulsion de la Society of Automotive Engineers (SAE), le Formula Student est une compétition mondiale éducative de référence pour les étudiants ingénieurs dans le secteur automobile. Chaque année, les étudiants ont une saison pour concevoir et réaliser entièrement un véhicule monoplace de compétition ! Celui-ci peut être thermique, électrique ou autonome. Les équipes présentent leur prototype lors de compétitions qui ont lieu dans le monde entier, dont les plus reconnues se déroulent en Allemagne, en Suisse et au Royaume-Uni. Un véritable challenge pour l’ingénierie automobile ! Chacune de ces compétitions se déroule suivant le même schéma : une partie statique puis une partie dynamique sont évaluées. La première étape repose sur les vérifications techniques : validation du véhicule monoplace et certification de sa conformité au règlement. La seconde étape se constitue d’une présentation en anglais où les étudiants justifient le design et les choix techniques du véhicule. Enfin, la partie dynamique se divise, quant à elle, en quatre épreuves : le skid pad, l’accélération, l’autocross et l’endurance. Ces manches ont été établies de façon à évaluer différentes aptitudes des monoplaces.

© EPSA : L’EPSA en 2014 autour du véhicule Psychoz (véhicule trophée SIA, ancienne compétition à laquelle l’EPSA a participé)


Dans le cadre de son soutien aux ingénieurs de demain, RS Components est partenaire de cet événement mondial dont l’ampleur et l’intérêt touche de plus en plus de monde chaque année ! Le distributeur de composants électroniques, électriques et de fournitures industrielles
soutient de nombreuses écoles d’ingénieurs aux quatre coins de l’Europe dont quatre écoles françaises entrées dans la compétition depuis plusieurs années : INSA Lyon, Metz Racing Teaml’ISAT – l’institut supérieur de l’automobile et des transports de Never, CESI Race ,AMMT Ecam Lyon, Formul’UT de Compiègne et enfin l’Écurie Piston Sport Auto de l’ École Centrale de Lyon. Cette dernière, connue également sous son acronyme : l’EPSA a remporté de nombreux prix ! Entretien avec Loïc Fabrizi, Vice-président Saison 2022 de l’Écurie Piston Sport Auto et Hatsana Singvongsa, ingénieur commercial RS Components pour le secteur du Rhône, pour qu’ils me racontent ensemble, ces belles victoires partagées ! 

©EPSA : L’équipe intergénérationnelle de l’EPSA autour d’Invictus lors de son Roll-out ‘dévoilement’ (2021)

L’EPSA et RS Components, une aventure commune 

Loïc m’explique : “L’EPSA se compose d’une cinquantaine d’élèves-ingénieurs prêts à relever tous les défis ! Le soutien de RS COMPONENTS en tant que sponsor de l’EPSA nous tient véritablement à cœur. A nos côtés depuis 5 ans, leur accompagnement technique ou financier nous a permis d’une part de participer à différentes compétitions à travers le monde dans le cadre du Formula Student, et d’autre part, de battre de nombreux records de l’Écurie ! Notre premier véhicule électrique, Valkyriz, a été présenté à la « Concept Class » du FSUK, soit aux épreuves statiques. Nous avons obtenu d’excellents scores ce qui nous a valu la 7ème place sur 65 écoles participantes. Quant à notre second bolide ‘Invictus’, notre véhicule thermique, qui lui a participé à trois compétitions différentes, a été classé 3ème à l’Accélération et 2ème au Cost sur la compétition aux Pays-Bas. Puis en Allemagne, sur l’édition la plus remarquée, nous avons obtenu la médaille d’or à l’Accélération face aux meilleures équipes du monde !”


Un partenariat axé sur la transmission de connaissances et de savoir-faire

Hatsana Singvongsa me raconte : “Nous sommes fiers d’accompagner l’EPSA ! RS soutient 7 équipes en France, ce qui représente un véritable challenge, car chacune des équipes fabrique chaque année un nouveau véhicule. Les ingénieurs techniques et commerciaux RS Components sont présents pour conseiller les étudiants dans leur choix notamment électronique. Ils intègrent les projets, sont à l’écoute des besoins ou problématiques rencontrées. Une force qui leur permet de transmettre leurs expertises et leurs savoir-faire ! Nous voyons chaque année l’évolution des véhicules de plus en plus technologiques et performants. C’est très impressionnant ! Cette relation permet aux étudiants d’aller plus vite et de faire face à leur contrainte de temps.

D’après Loïc : ‘’Ce projet, cette aventure, ne serait pas possible sans le soutien financier et matériel de RS Components. Nous sommes également accompagnés par des lycées de production, comme la Giraudière qui soude notre châssis, ou encore le Lycée de La Mache et l’école de production Boisard pour l’usinage de pièces mécaniques. Chaque année, nous avons la possibilité d’apprendre notre métier d’ingénieur ainsi que d’impliquer de nombreuses formations à travers ces partenaires pédagogiques. Nous sommes très heureux de faire briller notre formation à travers le monde !”

Comme le dit très bien l’EPSA, la seule course qui ne s’arrête jamais, c’est se dépasser soi-même ! Alors si vous êtes curieux et que vous souhaitez voir à quoi va ressembler l’automobile dans le futur, je vous invite à consulter le site de la Formula Student ! A quand les voitures volantes ?…

Rédigé par Cécile Ravaux – Story Maker

 

Parmi les grandes éditions de Maker Faire, Maker Faire Paris 2021 fait encore une fois figure de proue à l’international grâce à cette première édition 100% digitale ! Bienvenue dans le futur ! Au-delà de notre thème principal, pour la première fois, Maker Faire Paris a créé la rencontre entre le public et la communauté des makers dans une édition 100% en ligne et gratuite, sur la plateforme www.paris.makerfaire.com.

Les 27 et 28 novembre, c’était en DIRECT que le festival de l’innovation et de la créativité s’est déroulé ! Depuis les plateaux TV installés à la Cité des Sciences et de l’Industrie de Paris, 50 invités bri­coleurs, artistes, créateurs, gamers sont venus pour partager avec vous et à distance leur inventivité ! Plus de 16 heures d’émissions et d’ateliers créatifs se sont enchaînés sur les deux plateaux et en live. Maker Faire Paris 2021, c’était aussi la promesse de devenir soi-même un maker en participant, depuis chez-soi, aux ateliers animés par les makers/youtubeurs dans des domaines variés : bois avec Olivier Verdier, couture avec Dodynette, détournement d’objets avec Hihacks et Made by Amaury, DIY avec Pandacraft, Lowtech avec Corentin de Chatelperron, Cosplay avec Libs Cosplay et Make It déco avec Pierre Lota.

Sur la plateforme Maker Faire Paris, tout un programme interactif était également disponible au public pour aller à la rencontre de 200 makers inspirants grâce à leurs interventions depuis chez eux ! Du garage au fablab, c’était l’occasion de rentrer dans l’antre ou la caverne de nos fabuleux inventeurs du monde d’aujourd’hui et de demain ! Nous tenons à remercier du fond du coeur tous les intervenants pour leur bonne humeur et leur partage ! Bonne nouvelle, vous pouvez encore retrouver aujourd’hui tous les stands ici !!

Plus de 10 000 visiteurs ont suivi les lives et 7500 personnes sont venus rencontrer les makers ‘chez eux’ de manière interactive ! Nous sommes très heureux et fiers de ce beau succès !

Et parce qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule… vous pouvez dès à présent retrouver tous les replays du programme sur notre chaîne Youtube ! Nous comptons déjà plus de 20 000 vues de nos émissions et découvrez une série inédite de podcasts sur la plateforme www.paris.makerfaire.com ! Alors, continuons à rêver, à faire et partager tous ensemble ! Mais bien entendu, rien ne remplace les vraies MAKER FAIRE dont les prochaines éditions seront bien entendu hybrides pour que tout le monde en profite le maximum ! dixit Christophe Raillon, Directeur de Maker Faire France

Nous vous souhaitons de fabuleuses fêtes de fin d’année et n’oubliez pas de laisser libre cours à votre créativité ! We are all Makers !

Retrouvez toutes les photos de cette belle édition ici !

Rédigé par Cécile Ravaux – StoryMaker

L’été est arrivé, et avec lui le plein de temps libre et d’occasions de réaliser les projets makers entre proches. Pour certaines familles, faire ensemble est une évidence. Nous sommes partis à la rencontre de deux familles de makers que vous avez sans doute déjà croisées sur les Maker Faire : la famille Sarrey, à qui on doit par exemple le célèbre projet Bot2Karot et le plus récent Poolabot, et la famille Faucher, et sa machine à rendre les gens heureux.

Comment se passe le faire en famille ? Quels projets fous sont sortis de la collaboration entre parents et enfants ? Partons à la découverte de ces familles de makers qui mettent le sourire aux lèvres !

Faire pour le plaisir

Pour les deux papas makers, même constat : faire en famille, c’est avant tout pour le plaisir. Ici, pas d’objectif de finaliser un projet de bout en bout pour le commercialiser, le but est avant de passer un bon moment ensemble, d’expérimenter et de s’amuser.

Les projets naissent d’ailleurs des envies du moment et des discussions spontanées qui émaillent le quotidien. Pour FX, Abla et leurs deux enfants Victor et Inès, “ce qui est agréable, c’est de trouver des projets communs pendant les vacances. A la montagne ensemble, on papote pendant les randos, ça commence par des délires et progressivement ça prend forme.” 

Faire à la maison

De retour à Paris, l’appartement se transforme en atelier de fabrication temporaire. On pousse les meubles, on libère la table du salon pour faire ensemble. FX et sa fille Inès, 11 ans et passionnée par les histoires, dessinent par exemple à quatre mains sur d’immenses feuilles cartonnées récupérées par hasard. Ce dessin collaboratif de cabane dans les arbres est devenu au fil du temps un monde imaginaire qui ne cesse de se développer.

Dans la famille Sarrey, l’esprit maker plane également dans la famille depuis plusieurs générations. Michaël, le père, a grandi auprès d’une maman bricoleuse, et pendant ses études d’ingénieurs, il s’amusait déjà à créer des robots farfelus avec sa bande de copains makers, toujours active. Au fil des années, Michaël équipe son atelier à la maison d’outils et de machines “à faire pâlir un fablab”. Point central de la maison, les enfants y sont accueillis avec plaisir depuis qu’ils sont petits, et apprennent jeunes à manipuler marteaux et tournevis. “Je n’aime pas trop le principe de précaution. On essaye et on verra après”. Vous pourrez d’ailleurs découvrir cet atelier familial à l’occasion de la Maker Faire Digitale de novembre.

Apprendre par le faire

L’arrivée d’une fraiseuse à commande numérique en 2013 alors que les enfants ont à peine une dizaine d’années, est l’occasion d’un projet en famille : le FillOZof, un panier à oeuf mécanique qui distribue les œufs frais par ordre de ponte.

Faire ensemble est aussi une bonne façon de révéler les goûts et les talents de chacun. Fanette a par exemple créé un robot qui fait des pancakes, le FanCake, qui lui a permis de faire se rencontrer son amour pour le vivant, la cuisine et la robotique. Eliott est lui un passionné de code informatique et de conception 3D. A 14 ans, parce que “rien ne l’empêche de participer”, il décide de participer pour s’amuser au grand concours international Google Science Fair, qui met en compétition 8000 projets d’enfants du monde entier. Il crée le robot jardinier Bot2Karot s’envole pour Mountain View pour la grande finale chez Google, et gagne la compétition ! Une aventure familiale incroyable qui reste un excellent souvenir.

Bot2Karot

Parmi ses nombreuses passions, Victor est passionné par les systèmes autonomes. Il se tourne par exemple vers l’aquaponie et a conçu trois systèmes combinant aquarium à poissons, pompe et plantes, en fonctionnement dans l’appartement familial.

Découvrez plus de projets familiaux dans cet interview avec FX :

 Pour les deux familles, l’éducation est une priorité, et apprendre par le faire est un excellent moyen d’expérimenter et comprendre son environnement pour donner vie à ses envies. FX documente ses projets sur son site internet Toysfab pour inspirer d’autres familles à se lancer dans des projets makers. Et comme le dit Michaël, “ce que j’aime c’est partir d’une idée et la réaliser, la voir fonctionner.”

rédigé par Mathilde Berchon

FuturFab | Explorons le futur de la fabrication

 

Les low tech, on en parle beaucoup mais rares sont ceux qui concrètement ont sauté le pas et les utilisent au quotidien. A Concarneau en Bretagne, l’équipe d’irréductibles défenseurs des low tech de l’association Low Tech Lab, fait avancer le mouvement d’années en années, en documentant, diffusant et expérimentant.

Début 2019, deux membres de l’association, Clément Chabot et Pierre-Alain Lévêque, décident de construire une petite maison low tech et d’y vivre pendant un an, pour tester en situation réelle l’utilisation des low tech dans l’habitat. 

 

L’idée ? Tester la validité des solutions low tech, parfois décriées comme trop “fantaisistes”, et analyser leur impact dans l’habitat. Cette expérimentation a depuis fait boule de neige pour donner naissance à des projets d’intégration des low tech dans l’habitat en dur.

Un habitat low tech, à quoi ça ressemble ?

La petite maison est équipée de 12 low tech, qui répondent à la définition suivante : “des techniques et un art de vivre qui s’appuient sur des systèmes utiles, accessibles et durables”. « Utiles », parce qu’elles répondent aux besoins essentiels, « accessibles » parce qu’elles sont faites de matériaux locaux et robustes, « durables » parce qu’elles évoluent dans le temps et sont compatibles avec une utilisation au long terme sur la planète.

Faisons un petit tour du propriétaire. Côté chauffage, le capteur à air chaud permet de réchauffer l’air qui entre dans la maison, le poêle de masse permet d’accumuler la chaleur sans avoir besoin de radiateurs et le chauffe-eau solaire permet de chauffer l’eau grâce au soleil.

Dans la cuisine, le garde-manger remplace le frigo, la marmite norvégienne réduit les temps de cuisson, le bokashi permet de composter les aliments très rapidement et le filtre à eau permet de boire l’eau de pluie.

Dans la salle de bain, les toilettes sèches permettent de remplacer l’eau par de la sciure de bois et de générer du compost, la douche à recyclage permet de réutiliser l’eau en circuit fermé.

La gestion de l’eau de la maison se fait grâce à un récupérateur d’eau, qui permet de collecter la pluie pour une utilisation dans la cuisine ou la salle de bain. La phytoépuration permet ensuite d’assainir les eaux usées grâce à des plantes filtrantes à l’extérieur de la maison.

Côté électricité, les panneaux photovoltaïques transforment les rayons du soleil en énergie électrique, pour les ampoules, ordinateurs et téléphones des habitants. 

Et concrètement, est-ce que ça marche ?

Lorsqu’on interroge Clément sur sa vie dans la petite maison low tech, il évoque le plaisir d’y vivre au quotidien, et également le changement de posture positif qui en découle. A l’issue de l’expérimentation, il a d’ailleurs prolongé son séjour pendant plusieurs mois. Un signe de plus que les low tech dans l’habitat fonctionnent.

Souvent présentées d’abord sous l’angle de la technique ou de l’invention Do It Yourself ingénieuse, les low tech sont en fait avant tout une démarche. Une bascule de mode vie s’opère, puisque l’habitat low tech fait vivre au rythme des saisons. Lorsqu’il pleut davantage, le récupérateur d’eau fait le plein. Lorsqu’il fait beau, les panneaux photovoltaïques se rechargent. Au-delà de l’invention, les low tech entraînent spontanément un mode de vie plus doux, et une attention nouvelle portée à la nature chaque jour. Ceux qui prennent soin de leur jardin le savent, c’est une façon idéale d’être présent et apaisé.

La diffusion des low tech avance dans l’habitat

La connaissance des low tech et surtout l’envie de les adopter augmentent d’années en années en France. Le mot est de plus en plus connu, et l’intérêt est bien présent.

Les ateliers participatifs et chantiers se multiplient pour apprendre à fabriquer par exemple son propre chauffe-eau solaire ou son poêle de masse. L’adoption des low tech s’intègre souvent dans une recherche plus globale d’autonomie et d’écologie. 

En Normandie par exemple, Neoloco est le premier artisan-boulanger à faire cuire son pain grâce à un concentrateur solaire. Dans les Pays de la Loire, Apala et Enerlog mènent des actions de sensibilisation pour un mode de vie soutenable. En Bretagne, deux chantiers de grande ampleur débutent dans les prochains mois, pour transformer des bâtiments d’entreprise et un lycée professionnel.

Pour mener à bien ce type de projet, les low tech sont pensées au sein du cycle de vie complet du bâtiment. Une étude préalable est indispensable pour analyser les points faibles de l’habitat et anticiper les effets rebond. La mise en place des low tech appuient sur ces points faibles, pour créer un véritable impact, et éviter le risque de “low tech washing”. La fin de vie des équipements est aussi prévue dès le début du chantier.

Les initiatives locales se multiplient, soutenues par les acteurs historiques du secteur. A Grenoble, Boulogne-Billancourt, Marseille, Rennes ou Tours, ateliers et expérimentations prennent place, menés par des citoyens makers et engagés.

Et vous, quelle low tech allez-vous tester à la maison ?

Pour aller plus loin : 

 

rédigé par Mathilde Berchon

FuturFab | Explorons le futur de la fabrication

« Vivre ensemble », qu’est-ce que ça veut dire pour vous ? Pour la très grande majorité des Français, c’est souvent simplement synonyme des années étudiantes en colocation, de croiser son voisin dans l’escalier une fois par jour, de participer à une assemblée générale une fois par an et, pour les plus valeureux, organiser un apéro à l’occasion de la Fête des Voisins chaque 21 juin.

Mais pour une poignée de pionniers en pleine ébullition, le « vivre ensemble » va plus loin et entraine des changements de vie complets, qui donnent un nouveau sens au quotidien.

A l’occasion du lancement de l’appel à projets makers « Habitons ensemble ! » organisé par Maker Faire France en partenariat avec AG2R La Mondiale, KissKissBankBank, Leroy Merlin Source, Labhidouille, Familles Solidaires et Fondation Leroy Merlin, nous sommes partis à la rencontre des adeptes de l’habitat participatif et inclusif.

 

L’habitat participatif, des habitants en quête de sens commun

Modèle bien connu de certains pays d’Europe comme l’Allemagne ou les pays du Nord, l’habitat participatif se développe en France depuis la fin des années 1960, et à vitesse rapide depuis 15 ans. Sur le papier, l’idée est simple : des habitants partagent des espaces communs comme la buanderie, la cuisine, l’atelier, le jardin ou encore la salle de sport. 

Appelé aussi habitat coopératif ou même auto-promotion, les habitants se rencontrent et conçoivent leur habitat avant l’emménagement. Des réunions ont lieu avec les promoteurs immobiliers et entre habitants pour façonner un logement qui répond aux attentes communes et individuelles. Les habitants optant pour ce type de lieu sont souvent portés par des valeurs communes liées à l’écologie et au partage. Une charte de vie commune est mise en place.

Plus de 1000 écolieux existent en France, mais le référencement est loin d’être exhaustif !

Ces coopératives d’habitants, inspirées également par les valeurs du mouvement hippie des années 1970, font la part belle au faire soi-même, avec des expérimentations passionnantes autour de l’auto-construction et de la recherche d’autonomie alimentaire et énergétique. Low tech, permaculture, construction passive bois et terre-paille sont quelques-uns des nombreux savoirs-faires partagés entre habitants.

De nombreux oasis du mouvement Colibri ont donné naissance à des centaines d’écolieux, hameaux et habitats autogérés comme l’éco hameau du Plessis ou le célèbre Hameau des Buis. Et les réseaux et projets indépendants se multiplient partout en France, comme le collectif de La Suite du Monde ou la poétique Vallée Suspendue. L’Ardèche, la Bretagne et les Cévennes sont les territoires les plus dynamiques.

 

L’habitat inclusif prend son envol

Dans l’habitat inclusif, le logement est cette fois occupé par des personnes en situation sociale fragilisée. Plutôt que de devoir dépendre entièrement d’aidants – souvent le cercle familial très impliqué au quotidien – ou de rejoindre des structures très denses comme les EPDHAD ou les maisons spécialisées, la colocation entre 4 et 8 personnes dépendantes permet de coordonner la présence en continue d’auxiliaires de vie, de partager les frais de vie, mais aussi de concevoir un logement sur-mesure qui répond aux besoins.

Personnes sans domicile fixe, âgées ou seules en situation de précarité sont également concernées.

Là encore, la rencontre entre habitants se fait plusieurs mois avant l’emménagement, accompagnée par des structures associatives comme Familles Solidaires. Un nouveau métier lié à l’habitat participatif et inclusif a même fait son apparition : celui de maitre d’usage. Véritable designer du vivre ensemble, il accompagne les habitants dans la conception de leur quotidien à plusieurs. 

Une centaine d’habitats inclusifs sont actuellement en fonctionnement et près de 600 nouveaux projets devraient éclore dans les deux prochaines années, suite à la publication du rapport Piveteau Wolfrom. 

 

Et les makers dans tout ça ?

Ils sont partout ! Les fablabs, ateliers partagés, font bien sûr partie intégrante de nombreux projets d’habitats. Le partage des machines et des outils permet aussi de partager les savoirs-faires et les idées, pour fabriquer ensemble des objets sur-mesure qui améliorent l’habitat au quotidien. 

Au Labhidouille, le fablab de l’association Familles Solidaires à Mulhouse, les projets fleurissent pour aider les habitants, notamment en domotique. Le dernier projet maker en date ? Un miroir inclusif pour les personnes ayant un trouble cognitif.

Rédigé par

Mathilde Berchon
FuturFab | Explorons le futur de la fabrication