Pour la petite histoire, RS Components, c’est la plateforme proposant tous les composants électroniques pour réaliser une variété infinie de prototype ! Créé en 1986, le distributeur présente plus de 600 000 produits ainsi qu’une plateforme communautaire open-source pour échanger entre Makers : DesignSpark. Celle-ci met à votre service, gratuitement, des logiciels puissants de CAO tels que : DS Mechanical, DS PCB ou DS Electrical ! Depuis quelques années, RS Components aide et soutient des projets scolaires et étudiants, afin de faire avancer l’innovation et répandre le mouvement Maker auprès du plus grand nombre.
Nous avons rencontré Christophe Arnould, ingénieur des ventes depuis plus de 10 ans chez RS Components, qui a initié ces nouveaux partenariats auprès des écoles d’ingénieurs de l’Université de Lorraine. La société ne se contente pas de fournir du matériel spécifique auprès des étudiants, elle les accompagne aussi sur des projets de plus en plus complexes. Une nouvelle forme de pédagogie se développe grâce à RS Components !
Christophe Arnould
Pourquoi se rapprocher des écoles?
Christophe Arnould : L’aventure a commencé en 2015, nous nous sommes rapprochés de l’université de Lorraine afin de les soutenir dans leur participation à des concours nationaux comme internationaux, comme le SHELL Eco Marathon, Formula Student, les Olympiades de Sciences Physiques.
Nous fournissons aussi bien de l’accompagnement pédagogique, que des ressources matérielles ou financières, grâce à notre département RS Education. Pour bel exemple, Polytech Nancy a monté un premier hackathon avec comme sujet, la smart city et le numérique dans la ville de demain. Lors cet événement, alors que les étudiants disposaient de 48 heures pour réaliser un projet, nous leur avons mis à disposition un fablab pour le prototypage de leurs idées.
Notre volonté est de créer de véritables relations avec le monde de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche, afin d’accompagner les ingénieurs de demain ! Nous travaillons main dans la main avec les directeurs d’école, les responsables formation et les étudiants, pour leur donner accès à de grands concours portés sur l’innovation, qu’elle soit électronique, mécanique ou robotique.
Quels sont les grands projets qui ont pu se développer grâce à ce rapprochement de RS Components auprès des universités?
Christophe Arnould : “La relation que nous avons établie avec l’université de Lorraine est un grand succès. Les étudiants ont remporté des épreuves dans différentes compétitions le SHELL Eco Marathon Formula Student et d’autres concours. Nous souhaitons que cet exemple soit une source d’inspiration pour toutes les grandes écoles d’ingénieurs.”
RS Components accompagne notamment l’université de Lorraine et l’Institut Jean Lamour sur des évènements ENSEIGNEMENT et RECHERCHE comme le World Inter-universities, Formula Student, Urban Loop, Nanomatérials, Symposium EEA…
Les projets sont variés et ils touchent aussi bien des sujets pédagogiques culturels, sportifs comme environnementaux. Le fait de participer à ces concours, au rayonnement international, contribue à enrichir les connaissances ! A terme, l’ensemble de ces projets pédagogiques ont tous vocation à devenir industriels, afin de créer de nouveaux usages ! Et nous sommes fiers chez RS de contribuer à la réinvention du monde de demain et de donner une chance à tous de créer des projets innovants et positifs !
Stéphane Maffli, Président RS France / urban Loop ©RS Components
Quelle est votre priorité aujourd’hui ?
Nous souhaitons développer davantage les salles de projets ‘tuteurées’. Ce sont des espaces dédiés à la création de projets. Nous lançons le concours Ingénieurs de Demain en partenariat avec Science & Vie & Maker Faire France. Il s’adresse à tous ! Aux écoles d’ingénieurs, comme aux IUT, IGEII et aux facultés des Sciences et Technologies. Mais aussi aux chercheurs et aux youtubeurs…
Nous faisons gagner des kits électroniques, de l’équipement de labo, jusqu’à l’installation de fablab pour un montant de 17.000 euros. Le principe est de nous partager les projets étudiants, qu’ils soient individuels ou collectifs. Cette démarche positive entre dans la politique RSE de l’entreprise, tout en sachant que les étudiants d’aujourd’hui sont nos clients de demain !
Grâce à l’expertise RS et l’aide matérielle apportée, les ingénieurs de demain n’ont plus qu’à utiliser leur créativité sans limite pour fabriquer le nouveau monde !
La science est en pleine R-évolution à Poitiers ! Loin des laboratoires confidentiels, 3 jeunes et brillantes scientifiques ont décidé, après leur Master de biologie, de créer un lieu d’expérimentation et de vulgarisation pour partager leurs connaissances avec tous : La FaBrick ! Lieu d’échange, d’apprentissage et de partage d’idées et de savoir-faire, ce nouveau fablab va contaminer les plus curieux de son joyeux virus !
Photo : Les co-fondatrices de la FaBrick : Marine Lavaud, Anaïs Canteau et Anne-Claire Boisson
Pour la petite histoire, cette nouvelle et belle aventure initiée par 3 Wonder-Woman : Marine Lavaud, Anaïs Canteau et Anne-Claire Boisson, a démarré à Maker Faire Paris 2019.
Anne-Claire me raconte : “Nous sommes venues participer à la Maker Faire pour y présenter ce qu’on adore faire : de la vulgarisation scientifique. Nous y avons présenté au public et surtout aux enfants, des petites expériences de laboratoires simples pour mieux comprendre la biologie de synthèse, notre spécialité.
L’idée est par exemple de montrer comment fonctionnent les bactéries. Nous utilisons aussi des objets que nous fabriquons et imprimons en 3D. Cela permet d’expliquer de façon concrète comment sont constitués des micro-organismes totalement invisibles à l’œil nu. Après ce week-end incroyable de rencontre et de partage d’idées ou d’expériences, nous avons eu un véritable déclic.
Maker Faire nous a ouvert une nouvelle porte à laquelle nous songions mais qui ne nous semblait pas envisageable. Nous avons rencontré le Carrefour Numérique de la Cité des sciences et de l’industrie à cette occasion et Bim… Gros coup de coeur ! Nous nous sommes lancées dans une formation à leurs côtés pour apprendre à utiliser les machines numériques et devenir ainsi autonomes dans la fabrication de nos objets de vulgarisation.
Et Hop, c’était parti ! Nous étions destinées à développer une start-up, suite à la médaille d’or que nous avons remporté au concours iGem 2019 – Concours international de biologie de synthèse à Boston. Mais l’état d’esprit compétitif n’est pas notre truc. Nous avons toujours eu en tête de développer un lieu de partage et d’entraide, lié à la science.”
Mieux que ‘Il était une fois la vie – FR3’, Anne-Claire, Anaïs et Marine, maintenant convaincues de la force de la communauté Maker, ont retroussé leurs manches pour développer leur propre lieu, un fablab à Poitiers, pour y développer à terme et en complémentarité, un espace de démocratisation scientifique : un bio-lab permettant de réaliser des expérimentations pour les chercheurs et les étudiants.
Anne-Claire m’explique : “Depuis décembre 2019, nous travaillons sur le développement de La FaBrick, un lieu ressources et d’expérimentation ouvert à tous, installé sur le Campus universitaire de Poitiers. Le fablab est associatif, ouvert à toutes et à tous, et en libre accès pour les étudiants et les demandeurs d’emploi après adhésion de 20€ à l’année.
Nous avons déjà équipé le fablab d’imprimantes 3D, d’une presse thermique, de machines à coudre et d’une brodeuse numérique. Nous aimons présenter le quotidien des techniciens de laboratoire ou le matériel scientifique, en rendant ces informations accessibles à l’échelle du grand public, grâce à l’utilisation de mots ou de comparaisons simples.
L’année de pandémie a été difficile mais elle nous a permis de nous structurer et de déclencher des partenariats locaux, notamment avec les maisons de quartiers et la Fondation Poitiers Université. Nous travaillons sur des sujets liés à la fracture numérique chez les étudiants. Grâce à la fondation, nous avons récupéré les ordinateurs d’un parc machines d’entreprises. Dans quelques jours, début septembre, nous allons monter des ateliers de réparation d’ordinateur pour étudiants et le grand public. L’objectif est de montrer comment fonctionnent ces outils indispensables à l’heure du TOUT numérique et comment les réparer soi-même.
Nous avions également rencontré la société de composants électroniques RS Components sur la Maker Faire et suite à notre appel de partenariat, ils ont été très réactifs et nous ont aidé à mieux nous équiper. Ils nous ont offert une Dremel et des équipements de protection individuelle : gants, lunettes et casques, plus qu’utiles pour notre atelier et notre future fraiseuse !
Sachez également que La FaBrick tire son nom d’un clin d’œil fait à la biologie de synthèse. En anglais, la BioBrick signifie une séquence ADN, une unité qu’on utilise pour assembler des ‘brick’, tels des blocs de Lego. Une belle combinaison pour rassembler deux univers !
Le Mantra de Anne-Claire : “Il ne faut pas avoir peur d’oser expérimenter et de se lancer!!’’
Retrouvez la FaBrick sur Facebook et Instagram
Rédigé par Cécile Ravaux – StoryMaker
L’éducation maker prépare au monde de demain
“On apprend toujours seul mais jamais sans les autres”. Cette petite phrase de l’expert en éducation maker Chris Delpierre, co-fondateur de l’entreprise Trézorium, résonne particulièrement à l’occasion de cette rentrée des Makers.
Depuis quelques années, l’état d’esprit du faire entre lentement mais sûrement dans le monde éducatif, à tous les âges de la vie.
Centrée autour de trois grands axes forts, l’éducation maker est synonyme d’autonomie, d’apprentissage par le faire et de faire ensemble.
Redonner le pouvoir de faire
A la différence de l’apprentissage classique qui se fait de façon descendante où le professeur présente un savoir que l’étudiant prend en note de façon passive, l’éducation maker incite à l’action. Ces nouvelles méthodes pédagogiques centrées autour de l’apprentissage par le faire a vocation à donner confiance aux jeunes citoyens et les inspirer à agir sur leur environnement.
L’étudiant explore de façon concrète la théorie pour faire ses propres découvertes au fur et à mesure de ses expérimentations. Il s’empare des outils, il crée des prototypes, teste différentes possibilités, rebondit de ses erreurs. Apprendre en faisant permet de donner corps aux connaissances et de les faire sienne, tout en s’émancipant.
L’IUT de Longwy au sein de l’Université de Lorraine l’a bien compris. Pour la première fois cette année, une salle entière de l’établissement a été transformée en laboratoire d’apprentissage actif et autonome. Le lab a été entièrement équipé par RS Components, acteur très impliqué en France dans l’éducation maker. La salle de classe s’est ainsi transformée en salle de prototypage de projets pour les étudiants post-bac du département Génie Electrique & Informatique Industriel.
L’espace est organisé en alcôves chacune équipée d’instruments de mesure et d’outillage (oscilloscope, analyse de spectre, stations de soudage) permettant de réaliser des projets variés en électronique embarquée ou informatique industrielle. Les étudiants se constituent en équipe et ont accès à la salle de façon libre tout au long de l’année pour réaliser leurs projets. L’autonomie et l’apprentissage par le faire sont au cœur de ce module pédagogique. Les enseignants experts sont présents en soutien sur certains créneaux mais les étudiants gardent une grande liberté pour expérimenter et mener à bien leurs projets.
Emanciper l’étudiant
L’éducation maker a un impact à jouer à chaque temps de la vie. Chez Trézorium, les ateliers makers s’adressent aux jeunes dès 6 ans avec un constat : l’interdisciplinarité de l’école primaire est un atout majeur pour la pédagogie en mode projet.
Du CM1 à la 5ème, 48 établissements pilote d’Ile-De-France, du Grand Est, de Normandie et d’Occitanie expérimentent depuis trois ans avec Fab Lab à l’école, une initiative consistant à installer gratuitement dans une classe ou un établissement scolaire un équipement et des ressources pédagogiques de création.
Un parc de six machines numériques (une imprimante 3D, une scie à chantourner, une découpeuse vinyle, une machine à coudre, une fraiseuse-graveuse et une boîte de cartes électroniques Micro:bits), des tutoriels vidéos qui expliquent le fonctionnement des machines et les projets qui peuvent être conduits et réalisés avec ces machines et une formation pour les enseignants sont mis à disposition.
L’éducation maker sort aussi des établissements scolaires.
L’entreprise Fablab en Kit est spécialisée dans l’installation d’espaces de type fablab dans les écoles mais aussi les médiathèques, les collectivités territoriales ou les musées. Un format plébiscité est celui du fablab mobile, qui permet de déplacer les machines facilement en fonction des besoins. La Cité des Géométries de Maubeuge s’est par exemple équipée d’un fablab mobile utilisé à l’occasion du Salon des Jeux Mathématiques, pour apprendre les mathématiques de façon ludique.
Les adultes qui souhaitent continuer de se former ne sont pas en reste. Ateliers collectifs et plateformes de partage de tutoriaux avancent main dans la main pour encourager un apprentissage de pair à pair, où chacun peut à son tour prendre le rôle de sachant ou d’apprenant.
La plateforme DesignSparks permet par exemple aux étudiants et professionnels de continuer à se former en partageant leurs projets makers, souvent liés à l’électronique et aux machines à commande numérique, tandis que des sites comme OuiAreMakers, les wikis des fablabs partout en France, ou celui du LowTech Lab regorgent de partage de connaissances à partir desquelles construire le monde de demain.
L’éducation maker se positionne ainsi à la rencontre entre une culture du partage de connaissances et de l’ouverture à l’autre, une approche confiante dans la capacité de chacun à apprendre et à faire, et un ensemble d’outils concrets pratiques pour donner vie à la théorie. Tous les éléments sont en place pour continuer de faire entrer l’esprit maker dans le secteur éducatif et prolonger le travail de fond mené par les acteurs du faire.
Par Mathilde Berchon – FuturFab.fr