Dans une société où la technologie et la solidarité convergent, e-Nable France se distingue en offrant des mains imprimées en 3D, créées par des bénévoles passionnés, pour aider ceux qui en ont le plus besoin. Rencontre avec Thierry Oquidam, co-fondateur de la ligue française d’e-Nable, pour plonger dans l’univers de cette initiative exceptionnelle.

© e-Nable

Posséder une imprimante 3d et un peu de temps, les deux seuls ingrédients pour participer au mouvement e-Nable.

Des mains imprimées en 3D, une révolution partagée

Créé fin 2015, e-Nable France, chapitre français du mouvement mondial e-Nable, s’inscrit dans une vision humaniste et philanthropique. Thierry Oquidam explique : « Nous sommes une association loi de 1901 reconnue d’intérêt général. Notre objectif est de créer des mains imprimées en 3D et de les offrir sans contrepartie à des personnes sans doigts ou sans poignet ». Jon Schull, fondateur du mouvement, le décrit comme « un réseau mondial de bénévoles produisant des technologies d’assistance, basé sur une infrastructure de communications électroniques, d’impression 3D et de bonne volonté ». Chaque chapitre est totalement indépendant juridiquement et financièrement, mais partagent tous les mêmes valeurs d’humanisme, de philanthropie et de collaboration.

Thierry souligne le défi majeur de faire connaître l’association : « L’agénésie touche environ 450 enfants chaque année en France, mais les naissances ne sont pas enregistrées, rendant difficile notre contact avec les familles. Notre plus grand challenge est de nous faire connaître à travers différents médias pour atteindre ces familles et répondre à leurs besoins ».

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Les enfants grandissent et les prothèses ne suivent pas. Il faut donc en imprimer, de nouveau, régulièrement.

Un Réseau de Bénévoles Engagés

Le réseau de bénévoles de e-Nable France est diversifié, regroupant des makers de tous horizons professionnels et sociaux. « Nos makers partagent une vision humaniste, un désir d’aider, et une passion pour la technologie. Le plaisir de mettre leurs compétences au service d’un enfant est une récompense inestimable », explique Thierry. Le mouvement regroupe ainsi plus de 15 000 bénévoles dans le monde, dont plus de 450 en France.

Le rôle d’e-Nable France consiste à fédérer et animer un réseau de makers bénévoles partout sur le territoire Français, et par extension un peu aussi la francophonie. « Nous collectons via notre site web les demande d’appareils, et nous assurons la mise en relation entre les destinataires et les makers ».

Les mains imprimées en 3D offrent une double dimension, fonctionnelle et sociale. « Elles procurent à leurs utilisateurs la pince qui leur fait défaut, mais surtout, elles jouent un rôle social crucial. Un enfant arborant sa main de super héros change le regard des autres sur le handicap, favorisant son intégration sociale et contribuant à sa construction personnelle », précise Thierry.

Un avenir à façonner ensemble

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Au-delà des réalisations, e-Nable France se projette vers l’avenir avec prudence. Thierry conclut : « Le modèle des appareils imprimés en 3D a prouvé sa viabilité. Nous travaillons à élargir ce concept à d’autres types de handicap. Comment pouvons-nous, en tant que société, contribuer à cette évolution et offrir un monde plus inclusif aux générations futures ? »

L’impression 3D permet une forte personnalisation et donc une nouvelle forme de créativité. © e-Nable France

Frédéric Boisdron

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