Les Makers ont décidé de réinventer notre manière de produire et de consommer. Parmi ceux-ci, Rehab se veut être un projet original qui traite le problème de la pollution plastique d’une façon nouvelle. Nous avons rencontré Nicolas Voisard, son fondateur, qui nous invite à comprendre la démarche Rehab afin d’éveiller les consciences tout en offrant une nouvelle vie au plastique.
Initialement lancé comme une initiative associative visant à lutter contre la pollution plastique, Rehab a évolué pour devenir une entreprise axée sur le recyclage du plastique. Les deux entités partagent un objectif commun : sensibiliser le public à l’importance de la réduction des déchets plastiques.
Rehab se distingue par son approche du recyclage. L’entreprise récupère principalement du polyéthylène et du polypropylène, les plastiques les plus couramment utilisés, auprès de petites entreprises locales qui ne disposent pas de solutions de recyclage. Cette démarche réduit la nécessité de produire de nouvelles matières plastiques depuis l’autre bout du monde, contribuant ainsi à la réduction de l’empreinte carbone.
Au préalable, Rehab transforme ces matières plastiques récupérées en panneaux de différentes tailles, qui servent ensuite de matière première pour la création d’objets divers. Les produits finaux de Rehab comprennent des trophées, des plateaux de table, des chaises, des crédences de cuisine, des enseignes d’entreprise, et bien d’autres. La polyvalence de cette matière plastique locale est un atout majeur pour l’entreprise.
Nicolas Voisard précise : « Nous travaillons notamment avec Billabong à qui nous fournissons des peignes pour enlever le wax des planches de surf. Nous avons aussi travaillé pour le Tour de France en proposant des cadeaux pour leurs partenaires. »
Rehab mise sur l’aspect esthétique des produits issus du recyclage de la matière plastique, tout en soulignant la démarche écoresponsable. La matière plastique locale, “made in France”, et la collecte de déchets plastiques locaux sont des éléments clés qui attirent des clients conscients de leurs démarche. Le prix, bien que relativement élevé en raison du processus de transformation, n’est pas le principal attrait.
Nicoas Voisard s’est ensuite prononcé sur l’aspect sensibilisation de l’association, qui continue de coexister avec l’entreprise du même nom : « Les objectifs des deux structures, c’est de lutter contre la pollution plastique par la sensibilisation pour l’association. C’est-à-dire que nous proposons des ateliers dans les écoles et auprès du grand public pour expliquer ce que c’est le plastique, et en quoi c’est un problème. Nous proposons ensuite des démonstrations de recyclage et nous évoquons des solutions comme le zéro déchet. Et l’entreprise, quant à elle, récupère des déchets plastiques localement ».
Dans sa vision du mouvement Maker, Nicolas souligne l’importance de passer de petites initiatives individuelles à des projets à plus grande échelle. Les tiers-lieux, tels que les Fab Labs, jouent un rôle essentiel en permettant aux projets de grandir et de prospérer. Il encourage également la mutualisation des ressources et des connaissances au sein de la communauté Maker. Rehab s’intègre dans la culture Maker et ses outils. Nicolas Voisard précise : « Nous nous sommes inspiré de la communauté Precious Plastic, qui a mis au point des machines de recyclage à petite échelle ».
Rehab incarne la fusion réussie entre le mouvement Maker et la lutte contre la pollution plastique. Nicolas Voisard et son équipe illustrent comment l’innovation, la créativité et la sensibilisation peuvent contribuer à un avenir plus durable. Alors que Rehab poursuit sa mission de transformation du plastique en produits utiles, le mouvement Maker continue d’inspirer de nouvelles initiatives qui cherchent à résoudre les problèmes environnementaux actuels.
Frédéric Boisdron