La signature de Maker Faire “Rêver, faire, partager” renferme toutes les valeurs défendues et mises en pratique par les artisans et les inventeurs qui la composent, connus sous le terme générique de “Makers”. Portés par l’envie profonde de changer le fonctionnement actuel de la société, les makers (ré)inventent de nouveaux systèmes low-tech ou high-tech. Grâce à la mise en place de dispositifs open-source créatifs et ingénieux, ils détournent aussi bien les usages des technologies que des objets, dans le but de lutter contre la surconsommation. Ils sont animés par une motivation commune, participer à la fabrication d’un monde plus humain et plus respectueux de la planète !
De rencontre en rencontre, toutes plus inventives et épatantes les unes que les autres, ma fascination pour l’univers des makers ne se tarit pas. Jean-Baptiste Frayssé, le dernier en date, fait partie de ces fab-uleuses découvertes. Installé à Paris, ancien formateur au Techshop d’Ivry-sur-Seine et aujourd’hui président du Relais des Makers, le prochain fablab d’Ivry-sur-Seine, ce jeune maker et entrepreneur de 31 ans est aussi à l’origine d’une belle initiative verte : le projet MEOS, une mini-éolienne open-source DIY, installable partout et facilement !
“En 2014, j’étais étudiant à l’Ecole Nationale Supérieure Des Arts Et Métiers de Lille et mon projet de fin d’étude portait sur le pilotage des alternateurs pour produire de l’énergie de manière active. L’éolienne est un dispositif complémentaire qui peut s’avérer intéressant, notamment l’hiver où le soleil manque. Grâce aux imprimantes 3D ou les machines à commandes numériques, il était tout à fait imaginable de réaliser une petite éolienne DIY à moindre coût, où chaque pièce peut être remplaçable en cas de panne. Pour concevoir l’éolienne, je me suis inspiré de mon oncle agriculteur qui est capable de réparer tous les outils de sa ferme ! Il faut permettre aux gens de choisir LE FAIRE et de se réapproprier leurs outils.” m’explique Jean-Baptiste.
Halte à l’obsolescence programmée et aux objets cassés ! On peut tout réparer ! Pour moins de 300 €, la fabrication d’une éolienne de 3 mètres devient possible grâce aux plans conçus par Jean-Baptiste. Il propose un kit + les supports pour monter vous-même votre propre éolienne ! Pour le système de stockage, quoi de plus brillant que de recycler les batteries de trottinettes électriques ? Il a ainsi monté sa société, Blocktricity, pour concevoir des batteries dans un principe vertueux d’économie circulaire.
Jean-Baptiste me précise : “MEOS est un système hydride peu cher, efficace et issu de l’intelligence collective. C’est grâce à la communauté que nous avons pu développer ce projet et aujourd’hui, nous pouvons assurer la maintenance et améliorer l’autonomie des propriétaires. Sur le long terme, nous souhaitons développer les éoliennes avec des moteurs de scooters électriques. Ce système pourrait compléter le photovoltaïque. Démocratiser le système MEOS permet de mettre en place, petit à petit, un cercle vertueux de l’énergie ! Facile à installer, ces éoliennes DIY s’intègrent et fournissent une alternative aux grandes éoliennes. On peut les installer partout, afin d’optimiser les parcelles de bocages comme en bord de route.”
Parmi ce système étudié de façon collaborative, son anémomètre, l’instrument de mesure qui vérifie la vitesse du vent, est aussi open-source. Jean-Baptiste souhaite à terme aller plus loin et mettre en place un réseau de station météo citoyen, afin de favoriser et rendre plus fiables les données météorologiques !
Je vous invite à venir le rencontrer dès la rentrée prochaine en septembre, au fablab le relais des makers pour découvrir la transformation et le recyclage des mobilités !
Son Mantra : “Oublie que t’as aucune chance, vas-y, fonce ! On n’sait jamais…. Sur un malentendu, ça peut marcher.”
Rédigé par Cécile Ravaux – Story Maker